Le parc Saint-Donat aurait pu s’appeler autrement. En 1960, alors qu’on planifie son aménagement, deux noms sont proposés pour remplacer l’appellation informelle Parkville, tirée de la rue qui longe le terrain à l’ouest. Ce toponyme évoque indirectement le Dominion Park, le tout premier parc d’attractions au Canada, autrefois situé sur la rue Notre-Dame Est, à l’emplacement actuel du centre d’entraînement des pompiers de Montréal.

Deux visions s’expriment alors pour nommer le nouvel espace vert. Paul-Émile Sauvageau, conseiller municipal dans Mercier, propose Saint-Donat, en hommage à la paroisse récemment créée. Le Service d’urbanisme de la Ville suggère plutôt Paul-Émile-Borduas, pour honorer la mémoire du peintre et figure majeure de l’art moderne québécois, décédé peu de temps auparavant. C’est finalement le nom Saint-Donat qui est retenu. Les premiers travaux débutent en 1961, et la portion sud du parc est aménagée en 1962.

Le 14 août 1963 marque un moment phare : le parc est officiellement inauguré lors de la 11e Olympiade annuelle des terrains de jeux de Montréal. Plus de 450 jeunes athlètes, venus de différents quartiers, prennent part à l’événement. En 1969, des travaux majeurs permettent d’y construire une aréna. Deux ans plus tard, à l’été 1971, le parc accueille la deuxième édition des Jeux provinciaux pour personnes handicapées physiques, consolidant encore davantage sa vocation sportive.

La création du parc s’inscrit dans un contexte de transformation accélérée. Après la Seconde Guerre mondiale, Montréal fait face à une grave crise du logement. Le territoire encore peu construit de Mercier-Ouest devient un secteur privilégié pour l’urbanisation. Entre 1950 et 1960, la population explose. Cette croissance se reflète dans la multiplication des paroisses : Saint-Donat (1955), Marie-Reine-des-Cœurs (1958) et Saint-Fabien (1962) témoignent du dynamisme démographique et urbain du secteur.

Comme ailleurs à Montréal, les nouveaux quartiers s’accompagnent de la création d’espaces verts. Né dans ce contexte de forte croissance urbaine, le parc Saint-Donat a d’abord répondu aux besoins d’une population en plein essor. Il demeure aujourd’hui un lieu important de loisirs, de sport et de vie communautaire dans le quartier.

Image (vignette) : Plan général de développement du parc Parkville qui deviendra le parc Saint-Donat. Archives de Montréal, VM105-Y-1_0844-001_141
Image (texte) : Activités sportives au parc Saint-Donat, 29 juillet 1966. Archives de Montréal, VM94-U0423-002